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Critique de l' album KARENITA par Michel Rebinguet

Postée le 24/11/2010 à 00:00 par Jacques Pellarin

Michel Rebinguet - http://autrebistrotaccordion.blogspot.com Dès que nous en avons eu le loisir, nous avons, toutes affaires cessantes, écouté cet album primeur. D'emblée, le plaisir est au rendez-vous. A la troisième écoute, la phase d'imprégnation étant déjà quelque peu avancée, j'ai pris quelques notes pour fixer mes impressions, à chaud et sans souci d'analyse ni de mise en forme impeccable. Encore moins d'objectivité.
J'ai noté...
Encore et toujours ces lignes mélodiques claires et lumineuses. Formidable continuité de l'inspiration des compositions : quelque chose d'un jazz classique par sa rigueur et de tonalités latines, plutôt sud-américaines, par la chaleur qui en émane. Un "vrai" trio : plus que des collègues, des complices de longue date.
Lisibilité du son : individualité de chaque instrument et accord des trois, qui se séparent, se retrouvent, se re-séparent et se re-retrouvent naturellement. Bien sûr le son du Bayan n'est pas étranger au grain du son. Mais le saxophone et les percussions ne sont pas en reste. Autre chose qui montre bien la qualité du trio : pas un seul effet facile, ce qui justement est facile avec les rythmes latins d'Amérique du sud. Le titre 1 définit bien l'inspiration qui sous-tend cet album : "Sambayana", rencontre de la samba et du Bayan.
Le titre 2 m'a rappelé un album de René Sopa, "Carinhos Tango", un album que j'aime beaucoup. Le 3 m'évoque immédiatement une certaine Italie, celle de Nino Rota mais aussi de V. de Sica, et d'un certain cinéma italien à son zénith. Parfois quelques accents me font penser à l'univers du cinéma muet : tendresse, nostalgie, regard un peu ironique mais plein de sympathie sur le monde. Le titre 4 est pour moi l'un de ceux qui s'inscrit le plus nettement dans la veine d'inspiration de Jacques Pellarin, celle qui est comme la matrice de la plupart de ses créations. Je note ici encore à quel point il nous donne à entendre une manière singulière de percevoir le monde et de le traduire. Assurément, le titre 5 est le plus dansant. Difficile de l'écouter sans bouger. Le 6 est délicat comme une aquarelle. Je pense à certaines images, photographies ou dessins, de Titouan Lamazou. Nul n'a su mieux que lui montrer les couleurs de certains paysages urbains et en traduire toute l'humanité. Sans esbroufe. En 7, "Karenita". Il faudra un jour lever l'énigme de ce nom. On pense à carène, donc à bateau. Une rapide enquête sur internet confirme que ce nom a quelque chose à voir avec le monde des voiliers les plus prestigieux. "Karenita" : invitation au voyage ? A propos d'invitation au voyage, le titre 8 m'a fait penser à quelque folklore nordique. Parfois même à Maria Kalaniemi. A ce jour, le titre 9, "Song for Co" est le plus emblématique du son du trio et de ses mélodies. Quant au 10, "My Street Corner", je le qualifierais volontiers de morceau le plus classique. Je ne saurais expliciter précisément pourquoi : c'est une impression immédiate. J'aime ses tonalités en demi-teinte, c'est-à-dire tout en nuances, dégradés, imperceptibles glissements, qui finissent par imposer une atmosphère, presqu'un état d'âme. Les titres 11 et 12 ont évoqué pour moi un certain forro : "Accordeao do Sul" et "Latin-Blues". Ce dernier morceau, comme le 9, pourrait être la signature du trio, tant du point de vue de la mélodie que de la facture.
Bon ! je crois que je vais écouter encore une fois "Karenita" avant d'aller me coucher. J'ai conscience en effet que tant de belles choses m'ont échappé...

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